4ème édition du Gran 20 desanm

Comme chaque année depuis 2018, sur le site même de notre musée d’histoire. Comme chaque année, solennelle et culturelle, festive et populaire.

Entre permanences (le Kan, les concerts dans la chapelle, le kabar podium…) et nouveautés (la mise en valeur des tambours, un mapping Afrique du Sud− Réunion…) la programmation 2021 qui réunit toujours autant d’artistes, d’associations, d’historiens… est une invitation à plonger dans l’histoire et à se plonger dans la mémoire de l’esclavage à La Réunion, en particulier ses héritages artistiques, culturels, culinaires…

Et parce que cet événement est né à la faveur du projet départemental de doter La Réunion du seul établissement culturel de La Réunion qui traitera du monde de l’habitation et de l’histoire de l’esclavage – chaque Gran 20 Désanm est pour le Conseil départemental le moment de présenter un point d’étape de ce chantier majeur.

A l’étage de l’ancienne maison des maîtres, qui devient la maison du projet, seront ainsi présentées une nouvelle version de l’esquisse retenue par le jury du concours en 2020 et la maquette du futur musée.

Le public pourra aussi en découvrir la préparation des contenus avec la mise en fabrication effective de l’Atlas de La Réunion et de l’Esclavage, la nouvelle version du Portail Esclavage-Réunion désormais traduit en portugais, les derniers objets de collections achetés par les établissements culturels, une résidence d’artiste qui démarre sur le maloya…

Et en préfiguration de ce que sera ce lieu d’histoire, de mémoire et de culture, nous poursuivons notre long travail de construction des partenariats de tous ordres, locaux, nationaux et internationaux.

En attendant, place à la fête, place à la célébration de la liberté, place au Gran 20 Désanm de toute La Réunion.

Cyrille Melchior,
Président du Conseil départemental de La Réunion

 

 

Au programme de la manifestation

 

UN MUSÉE POUR DEMAIN
UN MIZÉ POU TANTO, POU TALÈR, POU DOMIN

A l’étage de l’ancienne maison des maîtres, seront présentés et accessibles au public divers aspects du projet du musée. Ils sont en cours d’élaboration, ils s’enrichissent continuellement, et donnent tous à comprendre les partis pris du chantier départementale.

« Un mizé pou tanto, pou talèr, pou domin »

Maquette du futur musée de Villèle

Après la présentation de l’esquisse retenue par le jury en 2019, ce Gran 20 désanm propose celle de la maquette. Évolutive, elle affine encore la diffusion des informations auprès du grand public.

 

« Nou fé lo plan, nou prépar nout zarlor »

Présentation des dernières acquisitions d’objets de collection.
Dans la perspective d’une présentation la plus riche possible de l’histoire de l’esclavage dans le futur musée, le Département dynamise sa politique d’enrichissement des collections afférentes.
En 2021, il présentera ses dernières acquisitions : livre ancien, jetons de numismatique et aussi un jeton du musée Stelle Matutina (Conseil régional) et des tambours du musée Saranghi.

Inde française, Louis XV 1715-1774) : jeton de la 2e Compagnie des Indes orientales. 1723. Cuivre.
Coll. Musée de Villèle

 

EXPOSITION DE L’OEUVRE
« Peuple infini »

En l’espace de trois siècles et demi, l’Histoire a réuni sur le sol de notre île des populations venues d’Europe, d’Afrique, de Madagascar, d’Asie et d’autres îles de l’océan Indien, porteuses de traditions fortes et anciennes. La société réunionnaise contemporaine se veut toujours une terre d’accueil et de rencontre de civilisations millénaires, associées dans une même communauté de destin.
Issu d’une résidence d’artiste accueillie par l’Iconothèque Historique de l’océan Indien, ce travail d’interprétation réalisé par l’artiste Lionel Lauret prend appui sur des portraits et des images anciennes illustrant le peuplement de La Réunion.
L’Ico‑nomade met à l’honneur des sources iconographiques riches et diverses de cette histoire du peuplement de La Réunion dans un tourbillon sonore orchestré par Rodolphe Legras et Doc Legs.
Ce dispositif immersif plonge dans une histoire par l’image qui s’anime à l’aide de procédés d’animations contemporains.

 

EXPOSITION
« Tambour battant » de Jack Beng-Thi

La Réunion tambour battant
« Les éruptions du Piton de la Fournaise augmentent le territoire de laves ruisselant puis crispées.
L’océan Indien l’érode d’une pulsation continue. La mer boxe la barrière de corail et les falaises, elle lisse, répétée, les plages de sable ou de galets se caillassant les uns les autres.
Les cyclones ravinent les pentes, les pluies frappent les toits, crépitent sur la caisse claire des tôles,
parfois grésillent à peine, puis, l’avalasse enclot de sa masse d’eau les humains : c’est le son sourd d’un immense tambour. »

« Quelques uns des musiciens de Maloya : Granmoun Lélé, Granmoun Bébé, famille Baba, le Rwa Kaf ,Firmin Viry, famille Gado, famille Ramouche, les Batis kabaré, Mamo, Simon Lagarrigue, Nathalie Natiembé, Françoise Gimbert, Alain Péters, Christine Salem, Danyèl Waro, Ann O’Aro, et tous les autres, et dans les cours, dans les cases… »

« Les roulements têtus battent des temps opiniâtres. »
Extrait du texte de présentation par l’artiste

 

MAPPING SUR LA FACADE DU MUSÉE
« Réunion – Afrique du Sud »

Une des façades de l’ancienne maison des maîtres accueille une création de cinq minutes inspirée d’un croisement d’images et de messages tirés de documents historiques de La Réunion et de l’Afrique du Sud.
Elle est l’oeuvre de Frédéric Brun-Picard.

 

LA BOUTIQUE
Focus sur les nouveautés !

 

 

 

Journal d’habitation de Madame Desbassayns tenu en son absence par un employé (1815‑1817) / transcription du manuscrit par Christel de Villèle ; notes et compléments d’Alexis Miranville. – Les éditions de Villèle, 2021.
Ouvrage diffusé par les associations Cercle des Muséophiles de Villèle et Kan Villèle.

 

 

 

 

 

 

 

Vali pour une reine morte / Boris Gamaleya. – Les éditions Wallada, 2021.

 

 

 

 

 

JOURNÉE DE L’ESCLAVAGE DE LA SEMAINE DE L’HISTOIRE

 

 

 

27 NOVEMBRE
Organisation : Association historique internationale de l’océan Indien
Président : Prosper ÈVE
Thème : « Esclavage »
Lieu : Musée de Villèle
● Présence des contributeurs – ouverture au public –avec les intervenants extérieurs
● Retransmission sur le site Portail Histoire et Mémoire de l’Esclavage
Une manifestation intellectuelle

Un portail multilingue pour s’ouvrir au monde

Déjà disponible en français et en anglais, ce site unique sur la thématique de l’esclavage est disponible à compter de 2021 en portugais.

Le musée historique de Villèle est un témoin patrimonial de la société de plantation et de la période de l’esclavage à l’île de La Réunion.

A ce titre, il offre aux visiteurs l’expérience d’une immersion dans la vie d’une propriété coloniale au XIXe siècle ainsi que des outils de compréhension de l’époque de l’esclavage.

A l’heure du numérique, il a créé un site internet dédié à ces thématiques, inauguré le 20 décembre 2018 à l’occasion du 170e anniversaire de l’abolition de l’esclavage à La Réunion.

Ce site complète l’offre culturelle du musée et remplit la fonction d’un centre de ressources spécialisé. Outil de connaissances vivant, il s’enrichit régulièrement de nouvelles contributions. Il compte actuellement 52 articles rédigés par des chercheurs (historiens, anthropologues, archéologue, ethnologues, économiste et juriste).

Afin de relier le Musée de Villèle aux lieux et établissements qui évoquent l’histoire de l’esclavage et de la traite dans le monde, nous avons lancé en 2019 la version anglaise de notre site.

Le 20 décembre 2021, nous publions la version portugaise et nous ouvrons ainsi le « portail Esclavage » au monde lusophone.

Atlas de l’habitation et de l’esclavage de La Réunion

Doté de nouveaux bâtiments et de moyens renforcés, le musée pourra, au terme du grand chantier de restructuration lancé depuis 2018, se positionner comme un centre de référence et d’expertise scientifique et documentaire sur ses thématiques de prédilection.
C’est dans cette perspective qu’il lance un projet de cartographie : l’Atlas de l’habitation et de l’esclavage de La Réunion.

Cette réalisation prendra plusieurs années. Les visiteurs du musée peuvent en suivre l’avancement grâce aux cartes présentées à l’étage de la maison de maître et qui seront régulièrement enrichies.

D’abord disponible en version numérique, elle pourra à son terme faire l’objet d’une édition papier.

L’atlas : outil pour la connaissance, un moyen de raconter l’Histoire

L’objectif est de rassembler toute la connaissance sur le sujet, d’en transcrire les données et de représenter, au moyen de cartes, la manière dont l’habitation et l’esclavage, intimement liés, ont façonné le territoire réunionnais, à travers ses paysages, son bâti et son organisation sociale.

L’esclavage : un système d’assujettissement et d’exploitation

Considérés dans le Code Noir comme biens meubles, les esclaves représentent un groupe social soumis à un régime politique et économique les privant de liberté, et contraint d’exercer des fonctions économiques sans autre contrepartie que le logement et la nourriture.

À Bourbon / La Réunion, à l’époque où celle-ci était une colonie, l’esclavage a été à la fois le facteur déterminant et la conséquence du développement de la société et de l’économie de plantation qui ont donné naissance aux habitations.

L’habitation : espace de production et de servitude

Appelée plantation aux Antilles, hacienda dans les anciennes colonies espagnoles ou fazenda au Brésil, l’habitation était, à Bourbon / La Réunion, une structure de production agricole ou agro-industrielle rurale coloniale.

Bourbon / La Réunion a vu se développer plusieurs types d’habitations, dont principalement :
-Les habitations vivrières (production de denrées alimentaires)
-Les habitations caféières (production spéculative du café)
-Les habitations cannières (culture de la canne à sucre)
-Les habitations-sucreries (culture de la canne et fabrication du sucre)

Pour fonctionner, ces habitations avaient besoin de main-d’œuvre qui, jusqu’en 1848, était essentiellement constituée d’esclaves.

La carte ci-dessous représente l’ensemble des habitations-sucreries ayant existé entre 1785 et 1848. Ce sont ces dernières en effet, qui concentraient les plus importants effectifs d’esclaves.

Ile de La Réunion – Carte des habitations sucrerie. Xavier Le Terrier. 2021.
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