L’année 2023 célèbre le tricentenaire des Lettres patentes de décembre 1723 (Code noir). À cette occasion, l’Association historique internationale de l’océan Indien, en partenariat avec le Département de La Réunion, consacre la Semaine de l’histoire de l’Indianocéanie au colloque international « L’esclave, l’être humain ».
Ce colloque réunira des chercheurs d’horizons divers du 22 au 25 novembre 2023.
1723. Une année marquante pour l’île Bourbon en matière d’organisation judiciaire et de codification de l’esclavage.
Lorsqu’un édit de novembre 1723 érige un Conseil provincial à l’île de France et substitue à celui de l’île Bourbon un Conseil Supérieur, la législation applicable par les deux tribunaux reste les ordonnances royales de 1667 et de 1670. Mais pas plus que l’édit de mars 1711, celui de novembre 1723 ne mentionne de mesures se rapportant particulièrement aux esclaves.
Durant ses assises de novembre 1718, le Conseil Provincial rédige une ordonnance en conformité avec ce qui se pratique en Martinique. Un extrait de ce document qui concerne les châtiments prévoit que « les esclaves convaincus de rébellion seraient rompus vifs et laissés expirer sur la roue ». L’heure n’est pas à la compassion envers ceux qui troublent l’ordre social.
La Compagnie Française des Indes Orientales désirant un texte d’ensemble fixant le statut des esclaves, le roi Louis XV lui donne satisfaction en rendant en décembre 1723 les lettres patentes portant justement sur le statut, l’état et la qualité des esclaves, qui s’inspirent du Code noir de 1685 rédigé pour les Antilles.
2023. Ce texte législatif, rédigé au début du siècle des Lumières, qui définit cet être humain qu’est l’esclave comme un meuble doté d’une âme a déjà suscité de nombreuses analyses dont celle approfondie et sans fard de Louis Sala-Molins. Il mérite trois siècles plus tard une nouvelle mise en débat.
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