Fondée en 1960 à la suite du premier congrès des archivistes et des historiens del’océan Indien tenu à Antananarivo, l’Association Historique Internationale de l’Océan Indien (AHIOI) a pour objectif de promouvoir les études historiques et les sujets connexes ayant trait aux pays de l’océan Indien.
L’historien Prosper Eve qui préside l’AHIOI a initié la Semaine de l’Histoire de l’Indianocéanie, ainsi que l’Association des Amis d’Auguste Lacaussade. En 2018, dans le cadre de la commémoration des 170 ans de l’abolition de l’esclavage, il a proposé avec l’association d’organiser un colloque intitulé « L’esclavage, sujet d’Histoire, enjeu de mémoire ».
La répétition des commémorations de l’abolition de l’esclavage en France lui semble en effet une nécessité. Nécessité pour lutter contre l’oubli, et pour que le « lieu de mémoire » qu’est cette abolition, et au-delà, de l’esclavage, ne devienne pas un « lieu d’amnésie », où seul l’oubli a travaillé et travaille, car leur souvenir pourrait sembler dérangeant parmi les problématiques identitaires et mémorielles en cours.
Une telle commémoration a aussi pour objectif, au-delà des questionnements de la mémoire, de dégager par la recherche et l’étude historiques, les diverses facettes de cet objet d’histoire qu’est l’esclavage, et, au-delà du roman national, d’en définir de la manière la plus scientifique possible, les contours dans notre histoire.
La répétition d’une telle commémoration, enfin, a une finalité pédagogique, dirigée non seulement vers le public en formation des écoles et des universités, mais aussi vers l’ensemble des citoyens qui sont confrontés à la présence dans l’imaginaire et dans la société de l’ombre de ce crime contre l’humanité.
Le colloque a réuni 22 spécialistes autour de quatre thématiques : la diversité des abolitions, la nature hybride de l’esclavage indianocéanique, la transition post-esclavagiste, l’après esclavage.