Contrairement à ce qui s’est passé en Europe, à Bourbon, les gens du commerce ou du négoce n’ont guère joué de rôle dans la mise en place de l’activité industrielle. Aux origines (1810-1817), leur proportion est très faible (5 %) ; le capital commercial n’est donc pas décisif. Aussi l’exception de Denis de Kervéguen, marchand de Saint-Pierre devenu habitant puis sucrier à partir de 1827, est-elle remarquable.
Premier de la lignée insulaire, le Breton Denis Marie Le Coat de Kervéguen, aspirant de marine, a débarqué sur l’Île en 1796. Ce fils d’une petite noblesse désargentée, sans perspectives dans le contexte révolutionnaire, édifie à Saint-Pierre sa prospérité selon une double stratégie. D’abord les mariages : le premier avec Angèle Césarine Rivière, qui l’intègre à la société de Bourbon et lui fournit une base patrimoniale (6000 livres ; 5 habitations) ; le second avec Geneviève Hortense Lenormand, qui l’allie à la bourgeoisie saint-pierroise et consolide ses avoirs. Mais la rente agricole ne l’intéresse pas. Réalisant une partie de ses terres, il ouvre une maison de commerce où l’on trouve chapeaux, tissus – notamment la toile de Guinée, bleu indigo, dont on fait l’habit des esclaves – outils, vins, huile d’olive, épices qu’il va chercher à Saint-Joseph. Avec l’aide de Joseph de la Poterie, il établit deux moulins à l’embouchure de la Rivière d’Abord, fonde une boulangerie qui fournit du pain à la ville, aux bourgades de la région ainsi qu’aux navires de passage. L’occupation anglaise, qui le voit composer avec les envahisseurs comme les Desbassayns, ne ralentit pas son activité. Au début des années 1820, il décide de réinvestir ses bénéfices commerciaux dans l’achat de terres et se lance dans la canne et le sucre. En 1827, il fonde les premières usines de la famille aux Casernes et à Terre-Rouge, grâce à des prises d’eau sur le canal Saint-Etienne. Cette même année, à sa mort, sa fortune dépasse le million de livres, dont plus de la moitié consiste encore en créances, et moins du tiers en esclaves et biens immeubles.
Son fils aîné, Gabriel, que son mariage allie à la puissante famille Chaulmet, maintient, d’abord les activités commerciales du père.
En 1829, avec son frère Augustin, il développe l’import-export en achetant un premier navire Le Renard. D’autres suivront . Concessionnaires d’une « marine » , les frères commercent dans l’océan Indien jusqu’en Chine, ainsi qu’avec la Métropole. Gabriel fait construire trois nouvelles marines qui fournissent directement ses usines et magasins de Saint-Philippe, Manapany, Vincendo, Langevin. Il propose un projet de port pour Saint-Pierre au gouverneur Darricau dans les années 1850. Vers le Havre, Nantes, Bordeaux, on exporte café et sucre ; à l’import, il a le monopole pour les tissus (taffetas, draps, gaze, mousseline, chapeaux), quincaillerie, parfumerie, sellerie, alcools de luxe (champagne, whisky, bière). Ses navires vont aussi charger à Madagascar, en Inde même en Abyssinie, du riz. Il abrite ses stocks dans un grand entrepôt en surplomb de la Rivière d’Abord à Saint-Pierre.
D’autres sont édifiés à Saint-Joseph, à l’Étang-Salé, à Saint-Leu, à Champ-Borne et le plus important à Saint-Denis.
Mais Gabriel s’oriente surtout vers le sucre. Quatre ans après la mort du père, la valeur de la terre et des esclaves dans le patrimoine est passée de 33 % à 72 %. De 1828 à 1860, par de multiples achats, Gabriel de Kervéguen se constitue un immense domaine qui passe de moins de 100 ha en 1828, à 2000 ha en 1840, 3100 ha en 1848, plus de 5000 ha en 1860. La base foncière est dans le sud, 5199 ha soit 92,8 % (2895 ha sur Saint-Pierre ; 1449 ha sur Saint-Louis ; 754 ha sur Saint‑Joseph ; 101 ha sur Saint-Philippe) ; tardivement, il investit dans le nord-est à Quartier-Français en 1852 (210 ha), puis dans l’ouest à Saint-Leu en 1854 (Portail, 160 ha).
Aux deux sucreries léguées par son père, il en ajoute d’autres, si bien qu’en 1836, il possède déjà six établissements ; à sa mort en 1860, d’après le contrat de mariage de sa fille Emma
avec Napoléon Mortier de Trévise , il avait 13 établissements, chiffre évoqué par la chansonnière Célimène :
« Monsieur de Kervéguen / n’est pas riche en vain / il a beaucoup de noirs / et treize établissements ».
Ce sont 10 usines et 3 distilleries. Le cœur est à Saint-Pierre : au-dessus de la ville, l’usine des Casernes, héritée de son père, la plus puissante de l’île, avec une capacité de 1000 t de sucre ; sur la route du Tampon, l’usine de Mon Caprice (800 t) ; au petit Tampon (500 t ; acquise en 1837 des frères Hoareau) ;
à l’Entre-Deux (400 t ; décrite dans l’Album de Roussin sous le nom d’Etablissement de La Rivière). À Saint-Joseph, le Piton, au pied du piton Babet (1854, 300 t) ;
à Langevin (1839 ; 500 t) et à Vincendo (achetée en 1852 avec Montbel-Fontaine, 500 t). Enfin à Saint-Louis, l’usine de La Chapelle, ou Les Cocos (achetée à son frère en 1847 ; 700 t), puis celle d’Etang-Salé (300 t, reprise à son beau-père André Chaulmet en 1841). Enfin dans le nord-est, une usine à Quartier-Français, créée à partir de 1852 (800 t). Quant aux trois guildiveries (distilleries), elles sont situées aux Casernes (150 000 l), à Etang-Salé (100 000 l), à Quartier-Français (100 000 l).
Ces usines font de Gabriel de Kervéguen le plus gros employeur privé de la colonie. Jusqu’en 1848, il emploie 1538 esclaves. Saint-Joseph, avec 41,6 % et Saint-Pierre avec 41,4 %, se partagent l’essentiel, devant Saint-Louis (9,5%) et Saint-Philippe (7,5 %). Cette population est majoritairement masculine (73 %), ce qui est conforme au modèle général. Elle est aussi pluri‑ethnique, pour des raisons économiques (chaque ethnie est censée avoir des compétences innées) et politiques (cela évite tensions et révoltes, en diminuant la solidarité entre des groupes qui peinent à communiquer, et ne s’entendent pas). En 1830, le groupe dominant chez notre sucrier est celui des Cafres (57 %), devant les Malgaches (33 %) et les Créoles plus acculturés (8,5 %) ; les Indiens sont alors peu nombreux (1,5 %). En 1847, les Créoles (50,7 %) devancent les Cafres (34 %), et les Malgaches (13,5 %), les Indiens (2 %). Une minorité des Noirs a acquis une forte qualification professionnelle : aux esclaves « à talent », qui édifient les usines, se sont ajoutés les « esclaves techniciens » qui font le sucre, font fonctionner et entretiennent les machines (30 %). La masse, toutefois, (70 %) est constituée de « Noirs de pioche ».
Ces esclaves étaient logés à deux ou trois dans de petites cases. A l’usine d’Etang-Salé en 1841, on mentionne pour 81 esclaves « 30 cases à noirs couvertes de feuilles, en mauvais état », construites en paille, surtout en bois, plus rarement en pierres, parfois éparpillées sur l’emplacement, en majorité groupées près de la maison, dans un « camp de noirs ». Ils ont été aussi rudement traités par Kervéguen, fermement anti-abolitionniste, que par les autres maîtres. En 1848, sur ses établissements de Saint-Pierre, il y avait 4 % de marrons, surtout des « petits marrons » . Au Tampon (plus de 200 esclaves) on recense un total de 26 délits : 7 cas de marronnage, punis de 15 jours de prison, que les Noirs, dit Kervéguen, tournent en dérision : « Depuis les nouvelles ordonnances [« Lois Mackau », 1845], écrit-il, les Noirs … considèrent les 15 jours de prison comme un temps de repos, et souvent ils le provoquent à plaisir » ; 2 cas d’insubordination devant le régisseur ou le commandeur (15 jours de prison) ; 4 cas d’absentéisme ou de refus de travail (15 ou 10 jours de prison) ; on dénombre aussi 13 cas de vol de cabris, lapin, tortue, « mères poules », riz, café vert, sucre et sirop punis aussi de 15 jours de prison. Les faits de résistance (52 %), voisinent avec des vols, pour améliorer une alimentation chiche ou se procurer de l’argent auprès de receleurs (48 %). La dureté de l’ouvrage, la brutalité de l’encadrement, la misère, l’application mécanique des peines fait que cette population, une fois affranchie en 1848, déserte massivement les usines. Sur les 3203 engagés (1857) seuls 249 sont des affranchis de 1848 (7,8 %), auxquels s’ajoutent quelques domestiques proches de la famille.
Son refus de l’abolition, qu’il manifeste souvent au Conseil Colonial, ne l’empêche pas de tirer profit de l’émancipation. Disposant de trésorerie il rachète avant versement effectif de l’indemnité (1852) et en dessous de leur valeur, de nombreux bons d’indemnisation à des petits propriétaires heureux de pouvoir ainsi limiter leurs pertes. Ne déclarant que 1538 esclaves, il obtient le remboursement de 10 000 bons !
Après 1848, il est le plus gros employeur d’engagés de La Réunion : en 1857, il en fait travailler 3203. Des Africains (30 %), des Indiens (23 %), des Malgaches (23 %), proportions cependant variables d’un établissement à l’autre. Leur habitat a changé : perçus comme des étrangers culturels, les engagés sont systématiquement regroupés en camps plus éloignés de la « Grand’Case », logés dans des calbanons collectifs. Les conditions de vie et de travail ont peu changé par rapport à l’esclavage. Ils travaillent 11 heures par jour, moins 2 heures pour les repas ; ils reçoivent chaque dimanche les riz, morue, sel, légumes secs réglementaires, ainsi que deux rechanges de vêtements par an ; le cas échéant ils bénéficient des soins de médecins (de Lissègues, de Mahy) et leurs maigres salaires sont payés tous les deux mois.
Cette question du salaire amène Kervéguen à une opération caractéristique de l’univers colonial. Les engagés, jugés sobres, laborieux et économes, se méfient du papier-monnaie et souhaitent être payés en argent comptant, ce qu’accepte l’engagiste pour les inciter à renouveler leurs contrats. Or La Réunion manque de numéraire. Kervéguen a l’idée d’importer un stock de pièces autrichiennes de 20 kreuzers (zwanziger), récemment démonétisées, pour paye des salaires. En 1859, avec l’aval des autorités, 227 000 pièces sont introduites et poinçonnées d’un « K ».
La manipulation est si rentable que des centaines de milliers de kreutzers affluent frauduleusement dans l’île. Lorsque, vingt ans après la mort de Gabriel, le gouvernement de la IIIe République décide le retrait des monnaies étrangères circulant dans les colonies (1879), la confiance dans ces pièces, dont le nombre est estimé à plus de 800 000, s’effondre ; usagers, commerçants, sont frappés de faillite et de ruine. Après un long procès, son fils Denis-André s’engage à payer le remboursement des 227 000 espèces initialement introduites.
Sa vie durant, Gabriel de Kervéguen, manifeste une grande prudence publique, se gardant de tout attachement à un régime en particulier, refusant les honneurs et les décorations, y compris la Légion d’Honneur. Il ne se distingue que par l’achat au Vatican d’un titre de « comte romain ». Et par l’édification d’une splendide demeure aux Casernes.
Au milieu d’un jardin, écrin et écran végétal qui sépare de la sucrerie et du camp des Noirs, deux pavillons à étage sont reliés par une varangue fermée à trois fenêtres, qui sert de grand salon de réception. Elle ouvre sur le bureau du sucrier, sur une autre varangue orientée « au vent de terre » de la montagne, sur la grande salle à manger à trois fenêtres. Le décor d’un fronton, la mise en scène de la demeure sur un vaste perron, sa situation face à la rade où l’on voit arriver les navires à l’origine de la réussite de la famille, soulignent le désir de représentation du riche usinier.
Gabriel de Kervéguen meurt dans un accident de calèche à Paris le 4 mars 1860 ; sa tombe est au Père Lachaise.
Il illustre le passage d’une agriculture classique à une agriculture de profit maximal ; il opère la mutation du planteur en entrepreneur capitaliste. La canne et le sucre ne poussent plus sur la terre, ils poussent désormais sur l’argent.
Denis-André Le Coat de Kervéguen (1833-1908), son fils aîné, orphelin de mère très jeune, a été élevé par les domestiques de la famille aux Casernes, choyé par ses tantes, dont la peintre Adèle Ferrand, épouse de son oncle Denis-François.
Après de rapides études au Collège Royal de Saint-Denis, il est associé par son père aux affaires familiales par le biais d’une société en commandite dans le souci de préserver la fortune de la famille. A la mort de son père, il s’attache à moderniser l’héritage industriel, et pour cela s’associe à son beau-frère, Hippolyte Mortier (1835-1892), au sein de la Société Le Coat‑Trévise. Elle se défait des établissements les moins rentables (Piton Rouge, Etang Salé), et le produit permet l’investissement en machines nouvelles. Le fleuron de la société est l’usine de Quartier Français, reconstruite à partir de 1870.
Equipée de chaudières triple effet, d’un défibreur, de filtres pour épurer les masses cuites, elle pousse à la fermeture les établissements voisins. Gérées par des hommes de confiance plus ou moins apparentés à la famille, ces usines élaborent des produits qui sont primés aux expositions universelles comme celle de 1867 (sucre, rhum). A la fin du siècle, Denis-André de Kervéguen vend certaines de ses terres (Tampon, Saint-Pierre). L’île connaît une grave crise économique, aggravée par l’endettement auprès du Crédit Foncier Colonial. Kervéguen tente de pallier ces difficultés en investissant en Nouvelle Calédonie, à la demande du gouverneur Guillain, jadis commandant de la station navale de Bourbon (1836-1839). Mais la société Ouaménie-Le Coat, fondée avec le Réunionnais Nas de Tourris, ne survit qu’une vingtaine d’années. A la différence de son père, Denis-André séjourne fréquemment en France métropolitaine où il épouse, au château d’Escoire (Dordogne), la soeur de François de Mahy. Ses enfants naissent dans son immeuble du faubourg Saint Honoré. Bien que restant en contact étroit avec ses affaires réunionnaises, et malgré quelques passages au Conseil général de l’Île, il commence à opérer le retour d’une famille enrichie dans la patrie ancestrale. Il meurt à Paris, où il s’est fixé, en février 1908, après avoir associé à ses affaires, toujours par société en commandite, son fils Robert.
Né à Paris en septembre 1875, Robert Le Coat de Kervéguen est le deuxième fils de Denis-André Le Coat de Kervéguen et d’Adèle de Mahy, sœur de François de Mahy .
Après le collège Stanislas, Robert fait des études de médecine, émaillées de frasques avec les jeunes gandins de la diaspora réunionnaise. De retour à La Réunion, s’il pratique aux thermes de Salazie, il n’ouvre pas de cabinet. Au décès de son père, par l’intermédiaire d’une nouvelle société en commandite créée entre lui, la parenté de son beau-frère (Rochechouart-Mortemart) et sa tante Emma, veuve de Mortier, il prend en mains les affaires de la famille. Modernisation (procédé du malaxage des masses cuites, montage de turbines Weston hydrauliques) et rationalisation de l’outil industriel sont à l’ordre du jour. L’usine du Tampon ferme (1902), les établissements des Casernes (qui centralise les cannes des propriétés du Tampon), de Quartier Français (détruite par un incendie en 1899, aussitôt reconstruite, équipée de matériel américain), du Gol (l’achat en 1902 endette lourdement la société) concentrent les investissements. Devenu avec le Crédit Foncier Colonial le principal producteur et industriel de l’île, il devient président du Syndicat des fabricants de sucre créé en 1908. Cette activité est émaillée d’agissements que la société créole juge scandaleux. La liaison de Robert, avant d’épouser Augustine de Villèle (1917), avec la comédienne Mlle Deverne, installée en 1908 au « château » de Bel Air (Tampon) acquis pour elle.
Le long combat, alternant fulminations, mesquineries, blâmes, mené contre le père Rognard, révolté par le dénuement des colons de Kervéguen.
A l’image de nombreux chefs d’entreprise, préjugeant de l’assistanat né de l’abolition de l’esclavage, Robert de Kervéguen se lance en politique. Il a défendu les intérêts des sucriers auprès du gouvernement Doumergue, a fait partie d’une délégation à la Commission permanente des sucres (Bruxelles) afin d’obtenir leur représentation ; dès 1903, il est membre de l’Union coloniale française. En 1914, il se présente comme candidat conservateur aux législatives, contre Georges Boussenot, escomptant les voix de ses dépendants, ouvriers, colons. Après une campagne d’une rare violence, Kervéguen, incarnant la vision passéiste d’une société réunionnaise figée dans l’ignorance et la soumission aux puissants, est battu. Pour des raisons peu claires – échec en politique, chagrins familiaux, crainte d’une préjudiciable réforme foncière, incertitudes internationales quant au destin des colonies, opportunité de profiter du pic des cours du sucre – il liquide, le 20 mars 1920, tous les biens réunionnais de la famille au profit de la Société Foncière Maurice-Réunion Limited, bien qu’il ne récupère qu’une partie du prix de vente, et que les dettes du Gol ne soient pas apurées. L’impression d’un décalage avec la réalité insulaire, d’une lassitude, s’impose. Rentré en métropole, Robert de Kervéguen achète le château de Vigny (Vexin français) et meurt à Paris en avril 1934.
Dans le Bourbon des deux premiers Kervéguen, l’absence des dignités et de la noblesse d’origine laisse à l’argent la seule place. L’argent, en dernière analyse, pourrait être assimilé à la spéculation, si ne s’y ajoutait dès les années 1820/30, le désir de donner, par une direction personnelle, toujours plus d’extension à l’entreprise.
Après eux, Robert de Kervéguen ne voit dans l’argent qu’une facilité, non un symbole de la position sociale. Le revenu personnel permet de faire figure dans la société, d’affirmer son rang, de mener sa carrière. Or, l’ère des planteurs tout puissants s’achève à partir des années 1880. La logique du suffrage universel, rendue invisible par le paternalisme et l’assistanat propres à La Réunion, amplifiée par la légalisation des syndicats, aboutit à l’émergence d’une nouvelle génération de dirigeants syndicaux et politiques (Gasparin, Boussenot), qui ont l’objectif d’améliorer les conditions de travail et les revenus des ouvriers réunionnais. Les marges bénéficiaires des sucriers en baisseront d’autant plus.
Le sentiment que la guerre, d’une façon ou d’une autre, a mis fin à l’ère de la prospérité et de la sécurité bourgeoises, désormais partagé dans l’île, explique aussi ce retrait, accompagné bientôt d’un effacement mémoriel.